Le Cabinda, petit territoire situé en Afrique centrale réclame son indépendance à l'Angola depuis 1975. L'Angola considère le Cabinda comme une enclave lui appartenant depuis la décolonisation portugaise. Sur place les journalistes, ne peuvent entrer au Cabinda...
Le Cabinda, ce territoire de 7200 km partage des frontières avec le Congo Brazzaville (au Nord) et la RDC (République Démocratique du Congo, au Sud). Séparé de l'Angola par la RDC, le Cabinda revendique son indépendance depuis 34 ans. Une force armée de 5000 combattants nommée FAC (Force armée Cabindaise) lutte contre la présence militaire de l'Angola, estimée à environ 50 000 hommes. La cause cabindaise est défendue et soutenue politiquement par un gouvernement cabindais en exil (FLEC) qui s'est constitué en août 2007. Ce dernier siège à Paris et est dirigé par M. Henrique Tiago Nzita.
Cabinda business
Dans son numéro du 5 septembre 2008, le journal suisse-allemand Tages Anzeiger n'hésite pas à qualifier le Cabinda de "Dubai africain". Du pétrole, de l'or, des diamants...le sous-sol du Cabinda est en effet très riche et suscite des convoitises. De nombreuses compagnies pétrolières se sont installées au large des côtes cabindaises. Le pétrole est départagé principalement entre 4 grandes compagnies : Total (France), Chevron (USA), Shell (Angleterre et Pays-Bas), Sonangol (Angola) et la production journalière atteint plus de 800 000 barils.
Un Eden où coule le sang
D'après Amnesty International, les Droits de l'homme sont régulièrements bafoués au Cabinda. Viols, meurtres, séquestrations : la population souffre de la situation politique et militaire instable. De fait, sur les 400 000 habitants que compte le Cabinda, les deux tiers n'y résident pas mais habitent dans les pays voisins (RDC, Congo Brazzaville, Namibie, Afrique du Sud)et dans le reste du monde.
Un no man's land médiatique ?
Les médias occidentaux et africains n'ont pas accès au Cabinda et restent bloqués aux frontières, à moins de réussir à passer clandestinement. Sur place, les rares médias présents sont censurés, menacés. Pour exemple, le journaliste Fernando Lelo, correspondant de la radio "Voice of America" qui a été mis en prison en novembre 2007.
Les médias sont donc confrontés à la double difficulté de ne pas pouvoir accéder au terrain d'une part, et de ne pas pouvoir vérifier la véracité des diverses informations données par les sources : institutions angolaises (armée, gouvernement, ambassades, médias), gouvernement cabindais en exil et diaspora cabindaise.
En regard de ce manque de liberté, il n'est pas étonnant que l'on entende très peu parler du Cabinda, en Suisse et plus généralement en Occident. Une rapide enquête dans mon entourage m'a en effet permis de constater que personne n'a jamais entendu parler du Cabinda dans les médias.
Les prises d'otages (français, portugais, polonais..) au Cabinda alertent régulièrement les médias occidentaux et leur font prendre conscience de la situation chaotique sur place. Dans la préface de son livre "Cabinda, un Koweit Africain", Alban Monday Kouango souligne "qu'afin d'attirer l'attention médiatique (...), le FLEC procède fréquemment à des enlèvements d'occidentaux (notamment des portugais) exerçant des activités professionnelles".
Au Cabinda, on tire la sonette d'alarme...
NB : images tirées des sites Internet :
http://www.stratfor.com
http://www.digitalcongo.net/